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Irréductibilité : une réponse à la critique

Photo du rédacteur: Harmonie Science et foiHarmonie Science et foi

Récemment, le biologiste évolutionniste Nathan H. Lents a publié une nouvelle critique du livre « Darwin Devolves », de Michael J. Behe. Ceux qui ont vu nos conférences ou connaissent bien le dessein intelligent reconnaissent probablement le nom de Behe, puisqu’il est l’un des scientifiques les plus importants dans le mouvement du dessein intelligent et nous arrive souvent de le citer.

Nathan H. Lents est cependant un fervent défenseur de l’évolutionnisme et publie fréquemment dans le journal « Skeptical Inquirer » (Enquêteur sceptique) le journal lui-même étant un promoteur important de l’évolutionnisme dans les milieux scientifiques.




Figure 1: Nathan H. Lents

Dans son article « Behe, Bias, and Bears (Oh My!) » (Behe, parti pris et ours) d’avril 2021, Lents critique l’ouvrage de Behe, notamment sa thèse et ses « mauvaises interprétations, omissions, représentations et conclusions ».


Figure 2: Michael H. Behe


Pour ceux qui liraient cet article et s’en retrouveraient perplexe, je conseille de

lire en parallèle les divers articles défendant le livre de Behe, disponible ici.


En passant outre les attaques personnelles, les insultes et les menaces, j’y ai trouvé une mine de confusions par rapport aux arguments du dessein intelligent, problèmes qui reviennent relativement souvent chez ceux qui connaissent bien la théorie de l’évolution. Au lieu de répondre aux problématiques techniques de l’article, passons plutôt aux concepts.


Le dessein intelligent en quelques mots se résume à l’hypothèse que certains systèmes physiques et biologiques sont mieux expliqués par une cause intelligente. De mon point de vue statistique, cette hypothèse est fortement basée sur le test universel (voir ma conférence) de la complexité irréductible. Ces mots ne devraient pas vous paraître étrangers. Lorsqu’on fait de l’algèbre, on demande fréquemment à l’élève de simplifier une expression, comme :

Une fois simplifiée, il n’existe plus de façon d’écrire l’expression sans perdre des informations. Prenons maintenant l’exemple de la suite de caractères « NANANANANA WMCA ». Intuitivement, nous simplifions l’expression à « (NA)x5 WMCA ». Prenons « Nouvel Orchestre philharmonique ». Malgré la répétition de certaines lettres, il est impossible de réduire l’expression sans perte d’information. En informatique théorique, on parle d’information incompressible; en base de données, de relations sans dépendance fonctionnelle; en physique, de calcul irréductible.

D’après la recherche génétique actuelle, on reconnaît le code génétique comme étant irréductible. Ce que le dessein intelligent apporte de nouveau, ce n’est pas le concept d’irréductibilité, mais bien que certains phénomènes aient une complexité supérieure à celle de notre univers si on considère qu’ils ont été causés par des phénomènes aléatoires, rendant donc l’hypothèse d’une cause intelligente probable.


Passons maintenant aux phénomènes aléatoires évolutionnistes. Lents reproche plusieurs fois à Behe ne mentionner que la sélection naturelle, puisque l’évolution désigne de nombreux mécanismes. La mutation, la dérive génétique, la migration sont aussi fondamentales, mais Lents mentionne aussi des mécanismes exotiques comme la sélection sexuelle, la recombinaison génétique, le transfert horizontal de gènes, la sélection fréquence-dépendante et la théorie neutraliste (plusieurs de ces phénomènes sont désuets, notamment la théorie neutraliste, qui est maintenant rejetée par la majorité du monde scientifique évolutionniste).

Ces phénomènes ajoutent davantage de variabilité et donc d’incertitude au niveau des causes de changement génétiques. Cela ne change en rien la complexité des changements génétiques nécessaires. Supposons que Henri, personnage fictif, tire pile ou face en utilisant une pièce de monnaie équilibrée. Une fois sur deux. Henri cherche à avoir face, alors il décide d’utiliser 20 autres pièces, toutes équilibrées. En lançant une pièce au hasard, a-t-il augmenté ses chances d’avoir face? Non, bien évidemment, la probabilité n’a pas changé. Ces mécanismes ne font qu’augmenter l’ampleur des changements opérés, sans changer la nature purement aléatoire et potentiellement beaucoup plus mortelle qu’utile des évènements aléatoires.


Enfin, le dessein intelligent surpasse les évènements biologiques au sein d’une biodiversité incroyable. Plusieurs de ces mécanismes évolutifs semblant accélérer les choses dépendent de vivants complexes préexistants et ayant les bons gènes. En effet, si l’on présuppose l’existence d’êtres extrêmement complexes et de ce point de départ, on suppose que des espèces ont « évolué » en formes de vie plus simple, il est évident que la perte d’information est mathématiquement plus probable et donc ce schéma théoriquement possible. On parle plutôt de dégénérescence dans ce cas expliquer cet être extrêmement complexe. Or, on ne fait que pousser le problème plus loin de notre portée.


Le dilemme de l’origine de la vie est encore plus complexe, puisqu’aucun des mécanismes évolutifs ne s’applique dans un contexte non vivant. Logiquement, il est impossible d’attribuer l’origine de la vie sur Terre à d’autres formes de vie sur Terre. Ensuite, la probabilité de générer la vie à partir d’évènements aléatoires est inférieure à la probabilité d’un évènement unique sur la complexité de notre univers entier.

Jusqu’à ce qu’on trouve des moyens de compresser l’information génétique fortement, il est clair que l’explication évolutionniste de la vie est improbable. En effet, statistiquement parlant, si l’on conserve l’hypothèse matérialiste de l’Univers, le Big Bang, l’origine de la vie et bien d’autres phénomènes biologiques irréductibles ont en commun leur haute complexité et leur probabilité a toute fin réelle toute simplement nulle.

De Marc Vicuna,

Membre du Groupe Harmonie Science et Foi








Article de Lents

Nathan H Lents. “Behe, Bias, and Bears (Oh My!).” The Skeptical inquirer 45.2 (2021): 41–. Print.

Livre de Behe

Michael J. Behe. “Darwin Devolves” HarperOne, 2019. 352 pp.

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